Un dimanche en famille par le collectif Panthère Première Liens affectifs et normes domestiques Le plus souvent, Papa s’occupait de… subvenir aux besoins, disons. Et de donner un coup de main à maman, qui elle se chargeait du travail invisible avec l’aide de la nounou – racisée mais pas voilée, s’il vous plaît. Sauf si Madame était lesbienne et/ou qu’elle ne voulait pas d’enfant (ouh les sorcières). Et quand ça déconnait trop ou que l’enfant adopté commençait à demander pourquoi on lui avait caché ses origines, on envoyait fissa tout le monde en thérapie, parce que vous ne voudriez pas divorcer, tout de même ? Qu’on la prenne pour modèle ou pour cible, la famille est un fétiche du paysage mental. On y revient toujours, même si c’est pour y mettre le feu. Et comme tout fétiche accompli, son apparente familiarité fait perdre de vue les strates qui l’ont construite et la fragilité de l’édifice. La famille type, en Occident du moins, est aujourd’hui largement définie par la filiation biologique et un recentrement extrême sur le noyau parents-enfants. Or cet aspect n’a rien de spontané ou de naturel, et de nombreux efforts ont été et restent nécessaires pour encourager au repli nucléaire, désormais fondement de la vie privée, de l’organisation sociale et des théories politiques conservatrices. C’est sur ces efforts que Panthère Première se penche lors d’un dimanche bien particulier. Comment l’État encourage-t-il la famille et dessine-t-il ses contours ? Qui travaille à créer des liens ? Quelles sont les opérations qui la fabriquent et, partant, les points où elle se defait? Panthère Première continue d’arpenter les non-dits qui fabriquent les évidences, au plus proche de nos intimités, aux fondements des institutions. Après les langues coupées, les héritages empoisonnés, les mémoires éparpillées, c’est avec l’ami Ricoré que nous nous repaissons des élixirs, potions, poudres et pastilles qui font le bonheur des petits-déjeuners dominicaux en famille. Sans perdre de vue que dans les murmures et les recoins, d’autres agencements émergent, d’autres formes de parentalité et de relations singulières qu’aucune loi ne protège. Make kin, not babies, nous dit Donna Haraway : faites des liens, pas des gosses. 14H30 dimanche 5 mai
Édouard Thoumire viendra nous parler des amitiés politiques. voir http://lescahiersdubruit.com/court-prolongement-amical-de-fragmenter-le-monde-de-josep-rafanel-i-orra-par-edouard-thoumir. 15H samedi 4 mai
« Notre corps, nous-mêmes » est une aventure qui a commencé aux États-Unis en 1969, à Boston, où des femmes qui militaient contre la guerre au Vietnam et pour les droits civiques se sont mises à parler ensemble de sexualité. Cinquante ans plus tard, ce qui était devenu une brochure, puis un livre, a été adapté dans trente-cinq langues et est devenu une référence pour de nombreuses femmes. En France, une adaptation était parue en 1977 et n’avait jamais été actualisée. C’est aujourd’hui chose (presque) faite : un tout nouveau collectif, formé de dix femmes, s’est lancé dans une réécriture complète de l’ouvrage, qui paraîtra en octobre 2019 aux éditions Hors d’atteinte. Fondé comme son modèle sur des groupes de paroles et de nombreux entretiens, ce livre est conçu pour contribuer à construire un féminisme pour toutes, en partant de ce que toutes les femmes ont en commun : leur corps.https://lesoursesaplumes.info/2018/01/09/notre-corps-nous-memes-va-etre-reedite/ 17H samedi 4 mai